Normandi®e à la Fabrique des savoirs, dans l’exposition « De l’intime au social, le Studio Edeline à Elbeuf 1904-1970 »
Premières traces de ces ateliers à Elbeuf, qui se sont déroulés comme en laboratoire, dans ce genre d’ambiance toute particulière qui régnait dans les labos photo – gestes très concrets, précis, attentes, conversations feutrées, intimes. C’est ainsi que j’en garde mémoire, c’est ainsi que je regarde « les planches contacts », les textes traces, c’est comme si les spectateurs d’aujourd’hui étaient replongés non dans le studio mais dans le laboratoire du studio, occupés à visionner, commenter, choisir ou simplement passer des images, et se raconter, par touches.
Marie Sanchez, responsable du service d’archives puis nouvellement directrice de la Fabrique a suivi de près le projet et participé activement à un certain nombre de séances. C’est précieux. Ce qui s’est décliné, ces dernières décennies, en « action culturelle » et en « politique des publics » demande à revenir à des enjeux humains de relations, de connivences intimes entre les œuvres et leurs regardeurs, entre des expos et des visiteurs. Redonner une tension artistique entre nos manières de voir et nos manières de regarder (l’artiste donne forme, existence, à ce qu’il voit, le spectateur donne forme, existence, à ce qu’il regarde). Ce sont souvent de très beaux moments vécus, en marge des « productions », des « traces » présentées ici. Une poésie en prise directe avec ce que nous sommes et avec le goût que nous trouvons à nous rencontrer autour des œuvres comme autour d’une table.
Lire les traces.
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Sous la parole, la page
Performance-restitution des ateliers de parole autour de « Sous le soleil du Neubourg », œuvre de Arnaud Dezoteux exposée au Musée d’Évreux, dimanche 18 septembre 2016
Regarder, dire ce qu’on voit, sent, comprend, c’est dire aussi ce qu’on est, ce qu’on vit, autoportrait, portrait, portraits croisés : c’était le principe de « Normandi®e » qui s’est développé autour de « Normandie impressionniste » au Neubourg, à Rouen, à Saint Nicolas d’Aliermont, à Elbeuf…. « Nos portraits seront nos métamorphoses », c’était le deuxième principe de « Normandi®e ». S’intéresser à ce qu’on est vraiment, c’est s’intéresser à ce qui change en nous, au contact avec de l’autre.
A Evreux, l’idée, c’était, avec Florence Calame, de faire des ateliers de parole – quand j’ai parlé d’ateliers d’écriture et d’ateliers de parole, elle a saisi au vol « atelier de parole » et dit, pensé fort, C’est ça que je veux, des ateliers de parole, avec ce public, ces publics que je voudrais davantage toucher, les jeunes, donc des ateliers, l’été, et pour les jeunes, avec l’idée, prise en même temps, dans le même vol, que « l’écrivain » restituerait ces paroles autour de l’œuvre, qui était en gestation, de l’artiste Arnaud, Arnaud Dezoteux, alors en résidence au Lycée agricole du Neubourg.
Et c’est ce qu’on a fait, au mois de juillet, avec trois groupes, improvisés selon les aléas de cette période de l’année. On a fait venir des jeunes dans ce « vieux musée », autour d’un « artiste jeune », ayant travaillé avec de « jeunes lycéens »…
Lire le texte de la performance
Prochainement, performance NORMANDI®E au Musée d’Evreux dimanche 18 septembre à 15h, journée du patrimoine, autour de l’œuvre de Arnaud Dezoteux « Sous le soleil du Neubourg », produite lors de sa résidence au Lycée Professionnel Agricole Gilbert Martin, Le Neubourg (Communiqué de presse)
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Sur la Mode au temps impressionniste
Musée de l’Horlogerie, Saint Nicolas d’Aliermont
Lire Modelée, l’impression de temps, la contribution de Philippe Ripoll au catalogue de l’exposition « LA MODE AU TEMPS IMPRESSIONNISTE, derrière la montre, le corset »
Rencontre-restitution avec le collège Claude
Monet et le CCAS de Saint Nicolas jeudi 8 septembre à 14h au Musée
Lire le préambule 1 de Philippe Ripoll
Lire le préambule 2 de Philippe Ripoll
lire les propos de l’enseignante, Sandra Edde
Lire les réflexions d’Hélène Du Mazaubrun, directrice du musée
Bonus : lire le portrait croisé Manet Mallarmé
Deux « fusées » collégiennes :
Charlotte
Tunique en tulle de soie blanche
Jolie tulipe
Absolument unique
Rencontrée lors d’un pique-nique
Chambre aux couleurs ambre
Recouverte de chanvre
Elle vit près d’une baie
Aux berges azur
Habillée de tulle
Elle aime boire du thé
Avant de se faire tuer
Fleur des champs
Lucie F.
Jupe en faille grenat
Bouillonné de japonaise bleu
A ne désigner que la coupe
Tunique de cachemire bleu de ciel
Je n’ai pas de mots
Je prends ceux de Mallarmé
Et cela me fait avancer
Car je n’ai pas de penser.
Lire les autres « fusées » (Dans des plis de mots et d’habits)
Un portrait croisé :
Oettan par Ratatouille
Il y a une vitrine, des gants, des jumelles et surtout un chapeau. Oettan est devant. Une mèche cache presque son regard blasé. Ses yeux sont marrons et sa peau est légèrement colorée par le soleil. Dans un étrange conflit temporel, sa veste, richement contrastée de rouge et de noir, tranche avec la sobriété des accessoires d’un autre temps. La clé tourne dans la serrure, le battant s’ouvre, le vent envoie valser de nombreuses feuilles volantes sur le jeune garçon. L’intérieur de l’appartement est en désordre, la fenêtre ouverte n’a pas fait partir la forte odeur de fumée de la cheminée. Narines froncées, le jeune homme s’avance sur le parquet, ses bottines font grincer les vieilles planches du parquet. Eparpillés, loups, éventails, et masques suggèrent les divertissements de la veille. Les idées fusent dans son esprit, quelle farce pourrait-il bien faire à ces danseurs endormis ?
Ratatouille par Oettan
Aviron attaché au plafond blanc, horloges dans des vitrines rectangulaires : Ratatouille est devant, debout, au centre. Une robe noire à droite, des parchemins accrochés à l’aviron par des ficelles, c’est un plan large. Ratatouille met un corset brodé à la chenille blanche, elle prend une montre à gousset, mais elle oublie de mettre cette grande robe noire qui lui moulait si bien le corps.
Lire les portraits croisés entre collégiens et personnes âgées
Lire le fil continu des productions, ou aller dans le Menu « Di®e sur la mode au temps impressionniste » et choisir les entrées.
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avec WILLIAM KLEIN
à l’Abbatiale Saint Ouen
Dimanche 17 juillet à 11h, dans l’Abbatiale Saint Ouen, il y avait une lecture/performance/restitution de Normandi®e/Klein, par Philippe Ripoll, croisée à une visite commentée par raphaëlle Stopin, commissaire de l’exposition – Lire le préambule
Orlo (Barbey) + hairdresser school + Boxe peinture


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Notes sur les choix de textes

Il clique sur le bouton et plus rien, plus de sons, plus d’autre image que celle du train et de la femme passant devant l’objectif.
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Juliette (Barbey) + Stock Market
Souffle de vent.
Brouhaha.
La Bourse.
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Larchotte + SHINOHARA BOXEUR-PEINTRE
« Soi, Ça, Elle, Nous, chacun, l’œuvre d’art » Lire le texte
Ephémère cineposter

Panoramiques
Alexis Hasard + gardien de Cinecita

Charles54, Moscou – photo 20

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Eric + Kids + graffitis
Des lignes qui serpentent, lettres ou chiffres. Une figure qui ressemble à un oiseau tout en haut. Le mur d’une grotte ornée posthistorique, difficilement déchiffrable, pas assez de temps.
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Lananimée, EPHO

Pierrot + Nekrasov + Voznessenki
Ma vie en ce moment. Je suis très sensible à la beauté de certains instants, j’en suis reconnaissant. Je prends conscience de tous les chemins que je n’ai pas su prendre. Mes parents vieillissent, nous n’avons jamais réellement parlé. Enfin, si, nous commençons à peine.
Chanakyn + Baseball cards
Ça me fait penser à des enfants en lutte
A une république autonome
A Peter Pan
A la Guerre des boutons
A mon enfance
Portrait croisé entre Ô et Zazie Mütt + Club Allegro fortissimo

Zazie Mütt + Mary + lampadaires Paris 1957 (Dior)
Je porte une jupe, un pull à col roulé bordeaux, un manteau marron fourré.
petite.
Passager 76, L’image Rolling

Passager 76 / 68 ans (Pas de Calais) / artiste peintre / poète en activité artistique, avec un passé de maquettiste pub / randonnées, relations humaines – aide à l’émigrance, peinture, poésie, céramique / parents décédés nés en Pologne (mineur / épicier). Enfants un ingénieur, un intermittent spectacle. / de gauche libérale – laïque – nos différences sont nos richesses – art humain
Anne-So, Dorothy and little Bartelli
Je me retrouve à être face à une photo qui me ressemble et ne me ressemble pas, participant au melting-pot imaginé par William Klein quand il fait se rapprocher les sujets de ses photos sur un même mur.
J’aime cette parenthèse qui me permet de regarder une expo que je n’aurais peut-être pas trouvé/pris le temps de voir.
J’aime faire partie d’un groupe de personnes curieuses du monde.
MED, l’image Rolling
MED / 23 ans / étudiant en médecine / père : médecin, mère : poissonnière / (convictions, valeurs ?) J’essaie de les trouver / 15 mai
Deux photographes qui se photographient l’un l’autre, c’est un peu comme lorsque l’on croise un regard inattendu. La différence est dans l’importance que l’on donne à ce regard, qui est forcément plus important, plus précieux que notre œil, devenu, depuis tout ce temps, plus désuet. Lorsque l’on photographie un objectif, on regarde une intimité en somme, tout en sachant que la nôtre est aussi regardée, c’est un peu comme faire l’amour.
Marc + ISABELLA + OPERA + VISAGES BLANCS, PARIS 1963
Marc / 47 ans (Rouen) / Comédien et illustrateur / activités non rémunérées, militantismes, loisirs : la lecture, les expos, les rencontres, aider mes proches comme je peux, faire plaisir en dessinant. / ma mère 80 ans née à Bordeaux, 3 frères dont 2 dessinateurs de BD. / Je ne crois pas en dieu, mais en l’amour chez les hommes (et les femmes !). Vive l’art.
C’est elle qui m’a arrêté dans ma course folle.
Henri IV + Pray + Sign
Je vois un cow-boy, le regard rêveur / ailleurs.
Je vois un self-made man en devenir.
Je vois du désir.
Je vois un moment de vie
Une tranche de vie.
Irène, portrait par Philip∉, devant 4 heads et Le petit magot, le 21 juin 2016
Tu as choisi 4 heads. Tu vois quatre têtes. Tu vois les regards, leurs directions différentes. C’est le regard au-dessus,le regard de l’homme au-dessus, c’est l’homme au-dessus qui te semble être le personnage principal de l’image. Tu dis : J’aimerais savoir ce qu’il regarde, et ce qu’il pense. Peut-être regarde-t-il sans penser à ce qu’il regarde et qu’il pense à autre chose. Son regard est fixe. Tu le vois immobile et tu vois les autres bouger autour. Si le mouvement continuait, dis-tu, en montrant, en voyant clairement, en faisant des mouvements presque chorégraphiques, elle, en bas à droite, serait partie vers l’avant, elle serait sortie de la photo, tu remarques sa dissociation de tête, et peut-être du corps, elle vient vers nous, venant de la gauche de la photo elle va sortir par sa droite. L’autre femme du premier plan, de profil, elle, l’espace se libérant, elle va rentrer dans la photo et va sortir à l’autre bout, au fond. L’homme en haut à droite, tu ne sais pas s’il va passer derrière ou devant l’homme.
Sara, les quatre piliers têtes de New York
… / … / … / …
Je suis habillée un peu à l’arrache, jean bleu + baskets grises + sweat bordeaux + veste bleue + écharpe grise
J’ai les cheveux électriques.
Maintenant que j’ai fait cet exercice, je me rends compte que les personnages de la photo ont tous les cheveux électriques et sont habillés à l’arrache. Ils ont l’air de venir de se réveiller et d’avoir faim.
Nonam, Le petit Magot, 11 nov 1968
De l’amour
Du souci
Des regards par-là
Un café où se réchauffer
Des fenêtres ouvertes
A ma tante qui me ressemble
Donc un peu à moi
à mon âge
à l’époque de mes parents
Cernières, Le petit magot, 11 novembre 1968
Je vois une femme amoureuse
Je vois la complicité
Je vois la silhouette
Les vêtements chics sobre et la mode col roulé et pardessus
La coupe de cheveux blonds et courts
Je vois la pression du gant de cuir
Délicatement
Ça me fait penser à moi, à nous
Autoportrait d’un groupe de collégiennes en guides
Prélude fantaisie à la visite de Romane*
*médiatrice du Centre photographique du Pôle image
Par des élèves de 4ème du collège Barbey d’Aurevilly, Rouen
1.
– William Klein est né en 1983 à New-York. Il a perdu ses parents à 6 ans. Il a voulu être photographe parce que son père l’était aussi, avant d’être chômeur.
2.
– Donc bonjour à tous, je vais d’abord commencer cette visite par vous présenter cette photographie.
Cardinal de Virginie + Cernières + Nina + Simone
PORTRAITS CROISES
entre
Cardinal de Virginie / 56 / Rouen / prof d’anglais maintenant et avant / banque alimentaire, yoga / 26. Ingénieur, 21. Etudiant.
Et
Cernières / 55 ans, Elbeuf / enseignante en français / … / … / fraternité, fraternité, fraternité.
L’ère des divisions
Noir et blanc, rayures
Silence malgré l’engin
Soupirs, égarements, attente.
Hypérion, le gardien de Cinecitta
J’y suis allé plutôt franco avec quasiment aucune réserve, et en pensant que vous alliez plutôt bien vous amuser à le relire !
Sinon la vie est cool franchement, même si les temps sont durs, je profite bien.
Jasmin, Concert des Rolling Stones
Je vois une adolescente au sein d’un groupe, je vois le groupe, je vois son regard, je vois ce que j’étais avant…
Thelma Sanders +Antonia + taxi N.Y. 1962
Ma vie me laisse peu de temps pour rêver, mais je me promets d’écrire ailleurs, autrement et mieux, avant que la fleur des sensations ne se dissipe.
Jibé + Le Neubourg + Couple New York 1954
Cette personne est le cousin de mon grand-père, il se nomme André. Il est né en Eure-et-Loire dans un petit coin appelé La Soupalière.
Arle + Le Neubourg + Anna + Isabella
J’aime cette photographie car elle me fait imaginer le fait qu’il y ait d’autres mondes sur terre.