vendredi 8 janvier 2021
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dans la foule de nos messages de vœux, que lisons-nous ?
qu’est-ce qu’il vient de se passer ? qu’est-ce qu’il se passe ? tout un peuple de lecteurs et d’interlecteurs lisent les titres du jour
et que font ceux et celles qui viennent de lire au micro leur déclaration du jour ?
en janvier tout ça prend toujours une allure de nouvel an
est-ce que tu suis l’événement ou est-ce que tu fais l’évènement ?
événement au sens où l’entendent humains et post-humains qui ont établi et pour ainsi dire prouvé que l’évènement comprend signes et actes noués
et lorsque nous apprendrions que notre vie impacte l’univers, nous ne tomberions pas des nues
et continuerions à nous départager entre fous de puissance et lamentateurs de puissance
quels seront nos bons vœux alors, et qui s’adressera à qui ?
les dominateurs voudront encore guider et les lamentateurs choisiront dans le lexique du follower l’esthétique de leur réactivité
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quelque chose ici s’adresse à tous les cœurs, dans des phrases aussi claires qu’obscures, aussi limpides que coriaces
ici se rassemblent nos plus beaux moments, en vrai et dans la chambre-cerveau de chacun.e d’entre nous
profitons de ce moment, lequel n’oublie pas ce qui est en train de se passer, l’événement en cours
jamais le monde ne s’est révélé à ce point changer de monde
et n’importe quel sauve-qui-peut catastrophiste est une accélération de catastrophe
et n’importe quel flegme de connaisseur est une accélération de catastrophe
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qu’est-ce que nous faisons avec ce qui nous arrive, qu’est-ce que nous créons ?
quelle chorégraphie spontanée, méditative, hautement réfléchie, ou sincèrement art brut, à laquelle nous avons juste à bosser ?
dans quelle création voulons-nous apparaître, en auteures interprètes chaloupés
dans quel nouveau cycle de créations ?
dans quel événement voulons-nous figurer notre être, notre relation ?
si nous rouvrons nos théâtres, nos galeries, nos musées, nos poèmes en corps, en attendant la réouverture des milongas, ces queues de comètes de l’impressionnante mutation vivante
c’est pour créer quoi ? quel événement de monde ?
et qu’est-ce qu’on peut se souhaiter de mieux, dans ce moment spécial où tous, toutes, nous avons l’air surprises
comme attrapées par un paparazzi
ou par un voleur de feu
et suspendues dans la surprise
où toutes, tous, nous avons l’air surpris
par la nuit, par l’événement, par quelqu’un
et suspendus dans la surprise
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et on se retrouve saisi.e.s là
avec le vœu de plutôt se poser des questions que se taper des déserts et des guerres de réponses
on est peut-être là, tous, toutes, à se demander : qu’est-ce qu’on fait maintenant, cette année ? qu’est-ce qu’on fait, qu’est-ce qu’on crée, qu’est-ce qu’on fait ?