au départ, le vœu, c’est d’abord de répondre aux vôtres
mais qu’est-ce que je peux bien vous répondre ! me dis-je en mon for
et même quand je dégaine le premier, que je vous adresse mes vœux, la petite voix reste la même
au départ de tout – et une nouvelle année a toujours été dans l’esprit enfantin qu’est le nôtre, un départ, un redépart de tout
la petite voix dit, Mais qu’est-ce que je peux bien répondre à ces vœux, qui nous veulent du bien, qui nous veulent, nous, en bonne forme de nous
et une musique vient, en fondu, en provenance d’un beau silence, la musique de Angel d’Agostino, Café Dominguez, envoyée par Elise Roulin, avec la voix de Angel Vargas
et à partir de cet événement surgi du noir et du silence, dans la nuit, un abrazo, non pas deux personnes allant l’une vers l’autre, mais un abrazo attirant et repoussant deux personnes, par puissance chorégraphique
dans une mécanique céleste infinie – je reconnais que ce vocabulaire lyrique dénote plus d’incapacité que de vérité mais on fait avec ce qu’on a
on dira que cette page peut bien faire la couverture de notre carte de vœux – d’où vient notre fascination pour les boites à musique avec danseurs tournant dès qu’on ouvre la boite ? la mécanique céleste de l’abrazo incorpore la main ouvrant la boite, remontant le mécanisme
et
l’incorporant, l’affine, numérise et réincarne toute la relation
vient le moment où nous allons à nouveau nous embrasser
et ce qu’on avait appelé tango reviendra tout frais, tout nouveau, tout métamorphosé aussi, loin des vieilles habitudes de l’archaïque inégalité
qu’est-ce qu’on répond aux vœux qu’on se lance, les uns aux autres , qu’est-ce qu’on répond un abrazo répond, vœu de nos vœux