Ma parole a toujours été de trop, avec lui.
Plus il se taisait plus je parlais.
J’ai dansé tout seul avec lui.
Alors qu’il ne voulait pas danser.
Il se souviendra de la voix de son père
alors qu’il cherchait le silence
cherchant sa propre voix il cherchait
et trouvait un silence
Ce que proposent les êtres chers
dans leur empressement envers celui qui les aime
ce ne sont pas des toiles, des pièges
quand même ils tisseraient des toiles, des pièges
car aussi, à leur insu le plus souvent
ils ont voulu se repaitre de moi
comme aussi j’ai voulu les consommer
et les reconsommer
ce que proposent les être chers
est une chanson qui sort du lot
une manière d’aimer
et non d’engloutir
A présent le cerveau
c’est avec Anne qu’il gambade
dans un tango qui l’aurait rejointe
au-delà de l’espérance moyenne
– elle se sent de la place
une place pour s’exprimer
et recevoir que quelqu’un
puisse recevoir ce qu’elle exprime
Je danse avec l’ombre de son père
à la place exacte de la Petite Vieille
qui meut l’arc de mon bras gauche
et de ton bras droit
Tout est exercice, mais hélas
il me faut un peu plus de pédagogie
Hier l’exercice ne portait-il pas
sur la négative et son poids, son plomb ?
Ce qui ne sera jamais, ce qui ne sera jamais
laisse place à ce qui est, la phrase
a quelque chose d’un porte-bonheur
La poésie embrasse
Vous comptez les syllabes ?
Vous amplifiez les métaphores ?
Vous faites des tours de passe-passe avec votre vécu ?
Ce n’est pas de la poésie
Il n’y aura donc jamais de nouvelles paroles de
chanson
tirées du même puits
Extraites de la même horloge tangotée ?!
Passons vite à la suite
après avoir jeté un œil
Aux quelques chansons recopiées
dans le cahier de la Salida
Pas sûr que les Manzi et autres Cadicamo
ébrouent l’exactitude d’aujourd’hui
sinon que la poésie de mec sonne et resonne
lorsque brave le mec s’avance vaincu par l’amour
Ok mais …
Ce qui ne sera jamais, ce qui ne sera jamais ?
la nostalgie de ce qui ne sera jamais
laisse place à ce qui est
Une autre poésie entre hommes
et femmes, entre aimés et
amants, aimées et
amantes ? terre, cœur et
cerveau